La fin du règne de Louis XIV

 

Le règne de Louis XIV s'achève dans la tristesse, la désillusion et la misère, car "le grand hyver" a amené des années terribles pour beaucoup de Français. En outre, le vieux monarque s'est vu sévèrement contesté dans les dernières années de son règne, en particulier par les Protestants qui voient en lui un roi tyrannique, cruel et barbare. Ces images négatives se cristallisent autour de la Bastille, prison d'Etat qui se remplit vite grâce au système des lettres de cachet. La Bastille contraste également trop avec les fastes de la Cour à Versailles.

Le pouvoir absolu de Louis XIV semble donc avoir laissé un goût amer et engendré des désirs de changement. C'est pourquoi, malgré la personnalité controversée du Régent et une grave crise financière, la Régence sera surtout vécue comme une période de libération qui avait été attendue avec impatience

Présentation de la Régence

La Régence est le nom donné, en France, à la période de minorité de Louis XV, héritier de Louis XIV. En effet, lorsque le Roi-Soleil meurt le 1er septembre 1715, son arrière-petit-fils, seul membre de la famille royale susceptible de régner, n'a que cinq ans. Pendant les années de la minorité de Louis XV, entre 1715 et 1723, le pouvoir dut donc être exercé par un Régent nommé par Louis XIV avant de mourir, son neveu, le premier prince de sang Philippe d'Orléans (1715-1723).

La Régence poursuivit dans la voie d'une politique de réaction vis-à-vis de l'absolutisme instauré par Louis XIV. Philippe d'Orléans fit par exemple libérer les jansénistes et transférer la cour de Versailles à Paris. Face à la crise financière que connaissait le pays, il s'inspira des thèses de l'Écossais John Law. Ce dernier était à l'origine de la création d'une banque privée, en 1716, chargée de l'émission des billets et qui développa le crédit; elle prit le nom de Banque royale en 1718. Law fonda également la Compagnie d'Occident, qui, alliée à l'État et à la Banque, contrôla l'ensemble du système fiscal et du commerce extérieur français. De cette façon, le commerce se développa, mais les vastes mouvements de spéculation financière provoquèrent la faillite du système. Cette expérience entraîna une profonde crise sociale dans le pays.

La Régence se caractérisa également par une révolution de la société du XVIIIème siècle. Ce fut l'époque d'une libéralisation des mœurs, en particulier à la Cour du régent, où la noblesse recherchait le luxe et les plaisirs. Les idées et les arts adhérèrent aussi à ce nouveau courant: les salons de la cour se peuplèrent alors de philosophes, tels que Montesquieu, Voltaire ou Fontenelle, dissertant sur les nouvelles idées et qui annonçaient les débats de l'époque des Lumières. En art, les œuvres de Watteau et un nouveau style —"le style Régence"— mettant en valeur la fantaisie, en particulier en architecture, en dessin et en ébénisterie, caractérisèrent cette époque.

Cependant, les bouleversements qui avaient marqué les premières années de la Régence s'estompèrent et, à partir de 1720, Philippe d'Orléans se tourna vers une politique fidèle à celle de Louis XIV. Il revint par exemple à une condamnation du jansénisme. Le symbole de ce retournement fut la réinstallation de la cour à Versailles, en 1722. La Régence prit fin le 16 février 1723, lorsque Louis XV accéda à la majorité

 

Présentation du traité d'Utrecht

Le traité d'Utrecht (ville des Pays-Bas), est le plus important des traités conclus entre 1713 et 1715 et ayant abouti à "la paix d'Utrecht". L'objectif était de mettre un terme à la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714). Le traité d’Utrecht proprement dit fut signé en avril 1713.

La paix d’Utrecht règle la guerre déclenchée à la suite de la mort de Charles II, dernier des Habsbourg d’Espagne. Si le trône d’Espagne revient au prétendant défendu par la France, Philippe d’Anjou, qui règne bientôt sous le nom de Philippe V, les traités rétablissent un équilibre entre les puissances européennes, que la tentative hégémonique du roi Louis XIV menace. En effet, les accords conclus avantagent principalement le Royaume-Uni qui reçoit les territoires nord-américains de Terre-Neuve, d’Acadie, de la baie d’Hudson et l’île Saint-Christophe aux Antilles. Sous-peuplée, délaissée par la métropole, la Nouvelle-France n'en inquiète pas moins l'empire anglais: les Français sont peu à peu chassés d'Amérique.

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